Le triomphe de Julie Fuchs en Cléopâtra, d’Emmanuelle Haïm à la tête du Concert d’Astrée
Sur ARTE Concert
Composé en 1723, Giulio Cesare in Egitto, en trois actes, fut donné par la Royal Academy of Music au King’s théâtre Haymatket de Londres le 24 février 1724. La compagnie appartenant au compositeur. Le Livret original de Giacomo Francesco Bussani date de 1675. Il est repris par Nicola Franceso Haym pour la scène haendélienne.
Le triomphe fut immédiat et lorsque le nouveau vent “baroque“ émis ses premiers zéphyrs c’e fut avec ce chef d’œuvres dont presque tous les airs sont célèbres toutes époques et styles confondus.
L’argument :
En 48 avant JC, Giulio Cesare[1] ( Jules César) , à la poursuite de son adversaire Pompée en Egypte dont il est victorieux, accepte de faire la paix. Alors que Cléopâtra dispute le trône d’Egypte à son frère Tolomeo ( Ptolémée) , ce dernier pour s’attirer les bonnes actions de César par crainte de sa sœur, tue Pompée et envoie sa tête à Giulio Cesare . Il s’ensuit une serie d’intrigues de pouvoir, de séduction et d’actes de vengeance mettant en concours Cornelia la veuve de Pompée , Sextus son fils, Achille et autres tous en liens avec les évènements dont le principal est la liaison de Giulio Cesare et Cléopâtre finalement Reine d’Egypte comme chacun le sait.
La réalisation de cette nouvelle production de l’Opéra Seria (sérieux) le plus connu de G.F Haendel par le metteur en scène espagnolCalixto Bieito à Amsterdam au Dutch oper renouvelle en le décoiffant sans l’abimer restera sur la toile jusqu’au 1er Févriers de l’année prochaine.
Le metteur en scène avec juste raison a transposé cet opéra qui mêle de grands instants d‘intimes ébats amoureux à de cruelles scènes de meurtres et de menaces à notre époque. Qui est tout aussi sauvage et violente que celle de l’antiquité. Les décors sont très étudiés et les costumes plutôt bien dessinés.
Les chanteurs, chanteuses présents ici possèdent tous un sens et une maîtrise théâtrale de leur rôle. Ici l’art du chant baroque et des voluptés virtuose est admirablement distillé par des interprètes investis.
Emmanuelle Haïm fonda le Concert d’Astrée en 2000. On ne compte pas les succès remportés par cette artiste . Une des premières à véritablement s’affirmer contre vents moribonds et marées détournées de l’exclusivité masculine au podium de chef d’orchestre. Elle dirige ici la partition avec une virtuosité parfois diabolique qui fait se lever du fauteuil. Les rythme changent à vue d’œil, superbement donnés sans une seule hésitation. La partition avance complice des chanteurs. Tout est magnifiquement sonore et vibrant. Du triomphe de l’amour elle brasse la volupté, la passion éperdue et le désir de Julie Fuchs Cléopâtre et Christophe Dumaux César avec une suavité et une complicité musicale miraculeuse. Julie Fuchs atteint un sommet d’excellence vocale et scènique . Vocalises fruitées, émission du texte sensuelle, lumineuse, abandon à la beauté de la musique incomparable. Son air : Si tu n’as pas pitié de moi……… donne le frisson. Tant de fidélité au travers d’un renouvellement complet de l’expression de cette douleur armée d’émerveillement. Un instant présent parfait du bonheur de l’écoute. Christophe Dumaux en Giulio Cesare est incomparable aussi.
La distribution avec Georgiy Derbas-Richter (Curius) Teresa Iervolino (Cornelia) Cecilia Molinari (Sextus fils de Pompée) Camaron Shahbazi (Ptolémée) Frederik Bergman(Achille).
Voici un spectacle absolument parfait. Qu’il soit filmé est doublement essente.
Il est très important de le souligner en cette période de restrictions obligatoires des moyens de production des œuvres théâtrales et lyriques qui touchent le monde artistique et culturel.
Que les spectateurs chevronnés qui ont de plus en plus de difficultés à se déplacer comme ceux qui manquent de moyens financiers comme ceux qui veulent accéder à un patrimoine artistique légitime soient ainsi comblés n’est que juste.
Les opéras et théâtres de France sont en grande difficulté. L’enregistrement et le fimag des spectacle doit devenir une pratique courante . Ce moyen permet déjà une part de la solution financière.
Diffusé dans le cadre de la Saison Européenne lyrique
En différé de l’Opéra National des Pays-Bas
Amalthée
[1] Rappelons que Caius Lulius Caesar (100 ans avant JC-44 ans avant JC ou simplement César ne fut pas empereur mais général, écrivain et dictateur .