Il nous a quitté Dimanche premier décembreChef d’orchestre discret et talentueux Marris Jansons  était aimés de tous sans réserve. Il était sans manières excessives et d’une courtoisie remarquable. Musiciens d’orchestre, solistes et chanteurs comme Directeurs de salle et élèves éprouvaient une admiration affectueuses pour lui.

Depuis 1996 il était fragilisé par un infarctus dont il s’était remis après s’être effondré au pupitre à l’opéra d’Oslo à la fin d’une représentation de la Bohème.

Né à Riga en pleine seconde guerre mondiale Mariss suit très tôt ses parents tous deux musiciens lors de leurs séances de travail. Il le dit lui même Il n’y avait pas de Baby Sitter à cette époque là. C’est ainsi que dès l’âge de trois ans il a en tête les airs d’opéra que chante sa maman et quelques symphonies et concertos que dirige son papa .

La Lettonie à partir de 1945 fin de la guerre est un pays dominé par les soviets.

Son père Arvïds Jansons en 1946 gagne un concours et suit l’appel d’Evgueni Mravinski à Saint Petersbourg.

Dix ans plus tard la famille se rend également à Saint Petersbourg et Mariss est alors inscrit au fameux conservatoire de la ville. Son père le voit violoniste et Mariss étudie cet instrument avec plaisir mais très vite s’attache au piano pour en arriver à la direction d’orchestre à laquelle il se voue corps et âme dès son adolescence.

En 1973 il rejoint les cours de Hans Swarowsky à Vienne . puis il se rend à Salzbourg retrouver Herbert von Karajan au festival d’ été 1973. Il dira : j’ai travaillé avec lui de neuf le matin jusque parfois onze heures du soir ! C’était fantastique.

Cette même année il est nommé Assistant à l’Orchestre de Leningrad.

En 1979 il prend le pupitre  de Directeur musical d’Oslo. 1992 le voit à Londres à l’orchestre Philharmonique . Pittsburg l’accueille en 1997.

À partir de 1996 il doit se ménager et ralentit son activité. En 2003 rétabli il accepte le poste à la tête de l’excellent Orchestre symphonique de la Radio Bavaroise. Puis il accepte en double la direction du Concertgebow d’Amsterdam.

So enthousiasme pour la direction d’orchestre fut toujours très communicatif.

Avec les “bavarois “il  se retrouvait très souvent à Lucerne au Festival d’été comme à celui de Pâques.

Il communiquait au public un élan d’admiration constant et revenait tres souvent dans cette salle de KKL où il dirigea même des opéras en version de concert qui parvenaient à nous éblouir bien qu’il oeuvra avec ses interprètes sans décors ni mise en scène.Ainsi le pouvoir de la musique et du chant agissaient pleinement.

Sa puissance et la qualité de sa fidélité aux œuvres , embellissaient l’ art de porter chacun des interprètes au plus bel accomplissement de leur talent pour  tout ce qu’il recréait . Son  impact complètement magique  retenait les auditeurs d’une façon libre et captive à la fois.

Très discret sur sa vie personnelle il accordait sa sympathie et son attention avec beaucoup de gentillesse envers tous ceux qui venaient le féliciter.

Très attaché à la musique russe qui avait bercé son enfance et ses jeunes années d’apprentissage et d’études il dirigea le répertoire symphonique de Mahler ,Bruckner , Beethoven avec une passion tout aussi féconde et inspirée.

De nombreux enregistrements sont disponibles tant avec Le Concertgebow d’Amsterdam, qu’avec l’Orchestre de la radio Bavaroise auquel il sera demeuré attaché jusqu’à la fin.

L’orchestre le plus connu du monde ,la Philharmonie de Vienne l’invita trois fois pour le celebre et incontournable  Concert de valses, polkas, Mazurkas etc.  Du Nouvel An ,2006,2012,2016, tous retransmis en T.V. Ces trois concerts ont fait l’objet de DVD que l’on peut acquérir encore.

Sur la toile  vous trouverez quelques prestations :

Une Ouverture de Guillaume Tell de Rossini très vivement enlevée et datant de ces dernières années.

Surtout une Quatrième de Tchaïkovsky enregistrée à Oslo alors que le maître a une trentaine d’année et qui vibre comme un seul cœur.

Vous pouvez regarder en différé sur ARTE concert :Mais attention !

Valable seulement  du 1er Décembre 2019 au 31 décembre 2019 le Concert du Festival  d’été de Salzbourg en 2012. Mariss Jansons et L’orchestre de Vienne , la Philharmonie.

Une pure merveille. Le maestro est en pleine forme et l’orchestre semble si heureux de cette présence à la fois amicale et prodigieusement en accord avec le compositeur joué qui bien que bavarois est adoré à Vienne Richard Strauss et son célèbre poème symphonique Don Juan . Au Programme également les Wesendonck Lieder De Richard  Wagner avec la soprano Nina Stemme En seconde partie la Première Symphonie de Brahms.

Vous pourrez ainsi comprendre à quel point ce chef a pu obtenir de telles réussites avec des orchestres aussi différents et combien il manquera au paysage musical.

Je ne pourrais jamais oublier ses Tableaux d’une exposition de Moussorgski orchestrés par Maurice Ravel donnés à Lucerne avec l’orchestre des Jeunes Mahler. J’en garde encore la prégnante sonorité de feu dans une limpidité orchestrale fabuleuse  .
Il avait une façon incomparable de donner à ses solistes leur place dans le flot bouleversé des instrumentistes , comme de modeler l’apaisement aux cordes après des élans fougueux et parfois débordants.  Avec un seul geste de la main et parfois la baguette tenue à pleine main ou changeant soudain de côté, il soulevait une fanfare de cuivre puis l’arrêtait en pleine course comme un aurige l’aurait de ses pur sangs !Cette façon de parfois cravacher l’air tout en mesurant le rythme et le souffle général me ravissait . Il savait aussi être recueilli et  dirigea [1] le Requiem de Dvorak avec une admirable pudeur de sentiment que la salle mit un bon nombre de minutes avant d’applaudir  . Il semblait souvent tout oublier de la gestique traditionnelle  pour sculpter le son avec des embrassements aériens d’une élégance libre accompagnée de mimiques souriantes tout en soutenant les plans sonores avec énergie. Tout  avançait comme par enchantement et l’on sentait chaque instrumentiste à son aise et au meilleur de lui même. Même pour interpréter le drame le plus tragique Jansons savait ne pas dépasser la mesure, la limite entre expression sincère ou sublime et pathos stratégique pour faire pleurer “margot“.  Sa sincérité et vanité son immense talent s’accordaient avec un très haute idée de son art. Mariss Jansons aura marqué sa trajectoire avec une noblesse dénuée de tout soupçon de vanité.

Nous perdons un des ultimes artistes  de la grande période des musiciens “libres“. Né avant l’invention des concours de pacotille, des prix destinés à faire plaisir au snobs et fantaisies de maison de disques .Et j’en passe.

Mariss Jansons fut un musicien dans l’âme et dans le corps. Notre peine est grande mais nous le savions devenu très fragile. Il donna son dernier coincer fin octobre à Paris.

Il a quitté ce monde Dimanche dans sa maison de Saint Petersbourg. Amalthée

 

  

 

 

 

 

 



[1] La dernière fois que je l’entendis en direct à Lucerne

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Hélène Cadouin
dite "AMALTHÉE"

Tel. 07 88 21 15 46

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