Depuis quelques années, je parle à intervalle régulier de la superbe Joyce di Donato.
Mezzo soprano qualifie cette voix androgyne d’une qualité rare qui possède l’agilité virtuose des voix légères et la gaine large souple des tessiture graves.
Trois octaves minimum et des ressources infinies !
Elle maîtrise d’une manière imperceptible un souffle ample et ductile. Ses études universitaires et musicales l’ont conduite de manière naturelle au chant. Mais rien ne peut jamais surpasser un timbre de caractère original et personnel associé à un ambitus parfaitement forgé par une technique disciplinée et parfaitement incorporée aux qualités innées qui permettent de dépasser ce qui pourrait paraître scolaire. Joyce di Donato ou le naturel retrouvé après un long travail assidu.
L’artiste en exerçant ce métier exigeant et contraignant donne l’apparence d’une souveraine accomplissant un rite dont elle possède les clés. Elle domine son admirable faculté de pouvoir tout chanter et si calcul,travail,répétition il y a ! Qui s’en doute...nous tous !
Mais c’est un jeu merveilleux de le redire... car nous savons que le plus grand des talents est justement de savoir oublier toutes ces heures d’ascèses fructueuses en un moment de vol vers l’extase.
Après une des premières intégrales 1chez Naxos avec mon ami Alberto Zedda dont je vous commentais la réussite,elle se voua aussi bien à la musique sacrée qu’à des opéras de Mozart et Haendel. Le Dvd du même Barbier de Séville cette fois en prise directe à Paris nous la montrait dans absolument maîtresse du rôle auquel elle apportait cette saveur printanière et coquine que les américaines et les italiennes seules savent distiller.