Les sept dernières sonates
d ’ Alessandro Scarlatti 1660-1725
Par Hugo Reyne et Le Musiciens du Soleil
En miroir avec les dernières Paroles du Christ en Croix
Hugo Reyne possède le don de renouvellement et de présence effective le plus remarquable. Flûtiste, Hautboïste et chef d’orchestre.
Il a obtenu le premier prix de Musique de Chambre au Concours de Bruges à 23 ans, avant de participer aux réalisations des chefs d’orchestre d’audience baroque les plus réputés.
Mireille Nègre et Éric de Rus
Saint Léger Éditions
Le baiser impérissable d’une lumière
Voici un ouvrage qui relie littérature, poésie, danse et photographie au bonheur de la Prière. La prière, langage permanent de Mireille Nègre, ancienne danseuse étoile, auteure, pianiste, maîtresse de danse et Éric de Rus Maître de conférence et professeur de philosophie auteur d’ouvrage et poète.
Une série de superbes photos[1] ponctue page après page ce Souffle de beauté.
J’avais commenté l’ouvrage de Mireille Nègre “Choix d’une vie“ paru chez Atlantica en 2006. À cette occasion nous avions échangé à deux reprises. Elle m’avait envoyé ensuite une ravissante carte de Noël qu’elle avait peinte. Elle était vocalement lumineuse et de toute sa personne émanait une sérénité communicative dont je n’ai rien oublié.
Cette ancienne première danseuse étoile internationale qui obtint ce rang à l’Opéra de Paris après un parcours artistique classique, entra au Carmel à l’âge de 28 ans.
Si mes souvenirs sont exacts une photo d’elle sur les marches de l’ancien Palais Festival de Cannes nous la montre ravissante, souriante, telle une vedette de cinéma. Et pourtant elle était proche de cesser la poursuite de la carrière superbe que ses dons et son travail lui destinaient. Enfin, il ne pouvait être question de flirt-cela existait encore- de fréquentations amoureuses , de “petit ami“, de copain encore moins d’amant.
Les confidences ouvertes qu’elle abandonnait de sa charmante voix aux journalistes à cette période de son parcours atypique, laissaient entrevoir d’elle une image de pure beauté un peu distante mais dénuée de froideur. Elle offrait une fermeté, une noblesse de sentiments dans ses relations avec les autres artistes ou admirateurs et amis qui exclue toute rigueur ou sévérité. Il ne s’agissait pas de privation pour gagner le paradis ou autres sornettes mais d’un choix de vie dans la pureté d’une âme, d’un corps et de sens qui demeureraient dans leur état originel.
La danse accomplit la prière de gratitude d’être en vie. Elle magnifie et atteste du bonheur de connaître la grandeur, la splendeur de toutes choses sur Terre qui ne peut qu’être don du Très Haut et Création divine.
Elle refuse les plaisirs physiques du contact charnel amoureux. Loin d’elle l’idée d’une flagellation ou de la quête du martyr. Elle demeure indifférente à la libération des mœurs alors très dans le vent[2] . Son âme, ses pensées et sa technique de danseuse ne font qu’un… Et ils vont à Dieu. Elle est fée, ange, enfant de la terre tendant son être vers le ciel, fille du Seigneur. Elle aime la danse comme elle aime le Seigneur. En fait elle a suivi plusieurs voies religieuses ou simplement pieuses afin d’atteindre Son Idéal sur terre vivre dans la Foi, l’Amour du seigneur.
Ses sens la portent à l’élévation, aux mouvements liés à l’ineffable, au flamboiement , au dépassement de soi. Elle danse inspirée, atteignant un paradis. Tout en elle est danse. Tout en elle est hommage à la Beauté du monde. À sa transcendance.
Entrée au Couvent de Limoges en 1971 elle en ressort après une dizaine d’années [3]pour se rendre au couvent de la Visitation en Vendée à Vouvent .
Là elle demeure quelque temps puis reprend du service. Elle n’a jamais vraiment cessé de danser pour conserver à son corps et à son âme l’élan de vie intérieure qui l’anime et la porte au delà du monde par son amour de Dieu. Elle danse comme elle prie comme elle transmet son savoir en devenant chorégraphe et directrice d’une Académie de Danse à Paris. . Elle honore la Création et prie le Seigneur de lui avoir donné la vie et de l’avoir protégée . Elle a investi son âme et son corps d’une même pensée, d’une même élan d’amour.
Elle est devenue Vierge Consacrée , “Vivant dans le monde sans être du monde“ . Épouse du Christ. Sa vie se poursuit en prières liées les unes aux autres qui volent à Dieu.
Éric de Rus et Mireille Nègre avaient collaboré ensemble pour un ouvrage paru en 2009 aux éditions du carmel L’Art et la Vie.
Ce recueil de textes, d’Éric de Rus en relation avec les photos se décline en périodes. La voie de beauté : textes inspirés par la Danse et les vertus come la beauté qu’elle dispense ,les qualités de vie qu’elle requiert. La Nature .Inclinations, invitations à la contemplation et réflexions philosophiques sur l’Être , le Vivant (en prose )
À la Source Sur la terre des Hommes .Au seuil du Mystère Poèmes
Prenez un long moment solitaire afin de partager ce Message humain .Il vous aidera à saisir comment le mystère de la Foi accorde les êtres dans la grandeur de la pensée. Du moins si vous ne croyez pas , dans l’éloge de la Beauté. Celle que les marchands du Temple recouvre .
La beauté est en nous . Elle est partout dans le monde, dissimulée ou évidente : elle Est.
Bonne lecture
Mireille Nègre et Éric de Rus
Un Souffle de Beauté Editions Saint Léger
Genève Une Magnifique Renaissance
Vous avez jusqu’au 7 juin pour partager cette exceptionnelle réalisation sur ARTE Concert.Tout est réuni . Sous la houlette du metteur en scène David Alden et dirigé par le chef français Marc Minkowski fidèles à la signification et à la puissance dramatique de cette pièce éminente du répertoire lyrique français. Le faste spectaculaire établi par des décors changeants , mouvants et suggestifs, des acteurs chanteurs parfaitement investis ne laissant rien au hasard et une direction musicale au style parfait mettant en valeur les chanteurs et la magnifique puissance évocatrice de la partition.
Le triomphe de Julie Fuchs en Cléopâtra, d’Emmanuelle Haïm à la tête du Concert d’Astrée
Sur ARTE Concert
Composé en 1723, Giulio Cesare in Egitto, en trois actes, fut donné par la Royal Academy of Music au King’s théâtre Haymatket de Londres le 24 février 1724. La compagnie appartenant au compositeur. Le Livret original de Giacomo Francesco Bussani date de 1675. Il est repris par Nicola Franceso Haym pour la scène haendélienne.
Le triomphe fut immédiat et lorsque le nouveau vent “baroque“ émis ses premiers zéphyrs c’e fut avec ce chef d’œuvres dont presque tous les airs sont célèbres toutes époques et styles confondus.
Revenir vers Chopin
Moins d’une année après son remarquable enregistrement des Balades et Scherzi pour le même Label Mirare, voici 24 Préludes de l’Opus 28 et la Berceuse Opus 57 accompagnés par la Barcarolle Opus 60.
Dédiés à Camille Pleyel (facteur de Piano, Compositeur et fondateur de la salle éponyme à Paris) et au pianiste et professeur virtuose Joseph Christoph Kötzler ou Kessler qui fit les beaux soirs pianistiques de Varsovie alors que Chopin y naissait à la musique et à sa future existence de compositeur et virtuose.
La Femme de ma vie
Par Joël Fauré
La relation affectueuse ou pas d’une mère à un fils a marqué l’histoire, le théâtre, la littérature, l’art en général. Néron a fait tuer Agrippine, ce qui est un exemple extrême. Phèdre dans le théâtre de Racine aime Hyppolyte, ce qui peut arriver encore.
En général les rapports de mère à fils sont asse bons tant que le fils demeure célibataire. Le remariage de la mère après un divorce ou un veuvage peut atteindre des pics dramatiques
Rien de tel dans ce témoignage. Nous entendons et suivons deux êtres de nature amicale qui se sont aimés ,profondément et parfois , se sont trouvés au bord de la dispute. Mais quel fraicheur, quelle tendresse dans l’aventure d’une vie partagée entre fils unique et maman. Un cercle restreint, vertueux, semé d’épreuves à la hauteur d’un courage et d’une indispensable volonté de vivre pour vivre. On y trouve des fleurs et de la poésie , des pleurs et des sourires. Et bien entendu des instants poignants. Ces deux êtres si différente ont vécu un amour unique . Simple, harmonieux. Attachant. Dont l’auteur nous fait part avec une verve irrésistible, volontairement semée de sursauts et de bousculades, toujours pleine d’humour malgré un mélancolie sous jacente. La mélancolie du temps qui passe .
De la campagne et de la ville, du rire enfantin au sérieux d’un fonctionnaire Joël Fauré passe sous les fourches d’un destin atypique et heureux. Il a réussi à demeurer libre tout en servant de belles causes solidaires et en occupant un poste de fonctionnaire. Et dans quelques jours il fera partie de la distribution de la représentation de sa pièce de Théâtre À Propos de Bottes au Théâtre de poche à Toulouse Bûcheur et poète, il a lutté contre la maladie avec courage et aidé d’autres plus atteints que lui avec discrétion. Homme de plume à la rédaction d’une chaîne de télévision en expansion, puis écrivain, chroniqueur ,auteur de pièces de théâtre ; il s’intéresse très tôt au Cirque et surtout à la dompteuse Jeannette Mac Donald et assure la pérennité de sa renommée par une biographie généreuse et passionnante en des années qui laissaient le Cirque sur le bas côté de la route en( France mais pas en Chine ou en Russie ou Allemagne). Ainsi je fis sa rencontre.
C’est un enfant de la campagne . Papa était de Buzet sur Tarn et Maman de Lestrade-et-Touhels
Il connut les chemins de la Haute Garonne, de l’Aveyron et du Tarn, comme les Musées, les cinémas, les lieux de loisirs et l’École communale, le Lycée et l’enseignement de la France Toulousaine et républicaine. Car dans les régions-nous disions fièrement Province-[1] et le disons encore, les parfums de la campagne restent en nous souvent à jamais et nous tiennent éveillés à l’essentiel[2].
Heureux, Joël le paraît, il avance de projet en projet. Il marche au pas d’ homme de son temps qui n’oublie jamais d’où il vient. Il a ainsi écrit nombre d’ouvrages variés en thèmes ce qui montre son ouverture d’esprit, surtout pour la radio et le théâtre.. Joël s’il parle de lui dans ce livre, ne tient pas la première place mais la seconde. La Femme de ma vie ressemble à une suite de scènes de vie réunies en chapelet. On y parle de l’enfance, de l’école et des réussites comme des pensum et des récompenses. De l’adolescence et de l’entrée dans l’ère de l’Ordinateur dont maman avait peur comme d’un instrument diabolique inutile, bon à ruiner le budget du ménage.
Un bain de fraîcheur littéraire au cœur de l’hiver.
Amalthée
En DVD
Don Giovanni
Mozart, da Ponte et Cie
Chez Bel Air Classique
Le véritable génie n’a nul besoin de travestir l’œuvre de ses prédécesseurs pour exister.
La discussion sur la nécessité de paraître moderne à tout prix est un serpent de mer.
Depuis des siècles ressortent ça et là des tentatives de mises en scènes de théâtre et d’opéras qui trouvent admirateurs comme sévères critiques.
En 2018, au Festival d’Aix en Provence, le metteur en scène russe Dimitri Tcherniakov s’en prenait au Don Giovanni de Mozart .
Le Freiburger Barokorchester sous la baguette incisive de l’excellent Louis Langrée donne le ton le plus vif et grinçant dès l’Ouverture.
La distribution à elle seule suffit à écouter. Surtout à s’évader du quotidien grâce à l’opéra et à la musique.
La Donna Anna de Marlis Petersen subjugue par instant l’auditeur spectateur, par un chant d’une implication au personnage tragique et communicatif. Tout est chanté à la perfection sur le plan technique avec des aigus d’une altitude confondante et un medium fruité. Elle ne crie jamais , demeure excellente musicienne, et sa prestation ressemble à un long gémissement dont il semble qu’elle ne s’extraira jamais en raison de ses hésitations sensuelles et amicales.
La Dona Elvira de Kristine Oppolais, domine l’exceptionnelle distribution féminine d’un saut de puce. La voix dorée, lumineuse, conduite comme un instrument, est d’une souplesse étourdissante et donne l’impression d’un chant sublime. Elle parvient , par la perfection de son phrasé et de son expression à figurer la victime consentante, réduite à néant par son amour inconditionnel face à Don Giovanni, à nous faire vraiment croire qu’elle lui pardonne tout, par avance, malgré l’avalanche de preuves de la noirceur de ce bourreau qu’elle adore !
Ravissante Zerlina interprétée par Kerstine Avemo. Rieuse, ébouriffante, coquette vite montée en séductrice au double jeu coquin. La voix est très subtile, la technique vocale parfaite et le tempérament bien assis. Elle brise la Jalouse colère de Mazetto de sa voix flutée, ironique, comme par enchantement.
Côté masculin Don Giovanni bénéficie d’un Bo Skovhus plutôt sur le “retour“ de flamme sur le plan physique. La voix est encore belle la technique vocale toujours s’un style ^parfait. La couleur et l’amplitude y sont, le medium et les notes graves clairs. Mais l’expression est pesante, sans grand charme. L dégaine physique peu appétissante.
En revanche Kyle Petersen signe ici un Leporello qui traverse le temps. Il est le seul à ne pas souffrir de la mise en scène ! La voix est d’une qualité rare. À la fois éclairée de l’intérieur et percutante. Ses attaque sont impeccablement dosée en expression et ii virevolte sans erreur entre l’expression d’une apparente soumission servile à son “padrone“, la rage de servir un faquin, d’en dépendre sur le plan matériel et tout de même le contentement momentané mais supérieurement jouissif de vivre un spectacle “gargantuesque“ , quelquefois grotesque ou sordide. Dont il percevra jusqu’à une peur panique, révulsive l’infernale dimension.
Colin Balzer chante superbement le rôle très délicat de Don Ottavio. Il rappelle à ceux qui l’ont vu et entendu Léopold Simono Canadien comme lui et ténor de légende[1] dans cet emploi. Il parvient à ne pas être à la recherche d’une posture traditionnelle qui voudrait que le fiancé de Donna Anna serait un pâle figurant assez facile à berner.
Vocalement, il engage avec une assurance tranquille, une voix au timbre chatoyant , à l’aigu bien timbré doublée d’une technique musicalement parfaite de chanteur de Lied et de Cantates sacrées et profanes. Le phrasé et l’expression d’une parfaite et juste élégance d’expression et de style. Physiquement il apporte à ce personnage une attitude réservée, noble et digne. Digne et fier cet homme devine l’émoi et le déséquilibre que Don Giovanni a semés. Il attendra que les vagues furieuses s’apaisent, prenant une certaine distance avec le drame qui se joue devant lui sans en mépriser l’impact.
Mazetto est campé avec beaucoup de nuances, de jeunesse et d’à propos par David Binic
On se paye le luxe D’Anatoli Kotscherga pour le personnage tutélaire, père de Donna Anna, du Commandatore. Et il est parfait.
De la mise en scène je dirais peu, sinon que “La belle affaire“ que voilà ! Un pardessus beige genre poil de chameau pourèbnv! le “Burlador“ de Séville[2], des jeans un peu à chacun, une bonne coiffure pour les dames. Une décor “ grands bourgeois“ vu par les soviétiques. Les personnages ne sont pas en rapport de “padrone“ à “servitore“ … ce qui fausse les échanges et la portée des paroles et des actes. Comme l’impact réel de l’ odieux personnage de Don Giovanni, plutôt banalisé que stygmatisé, alors qu’il demeure avant tout un mythe dénoncé d’ “abuseur“ et “violeur“..
Mais désormais nous prenons souvent l’habitude de ne pas retenir compte des inventions des metteurs en scène. Ce qui compte av nt tout ce sont les chanteurs et l’Orchestre et pour cela nous sommes vraiment bien servis.
Vous pouvez entendre la quasi totalité de ces interprètes sur You Tube dans des interprétations diverses ainsi que leur biographie.
Bonne écoute
Amalthée
[1] Voir sur internet la longue et magnifique carrière de ce maître du chant qui fit les beaux jours d’Aix, Salzbourg et bien entendu l’Amérique du nord, du sud et le Canada dont il était natif.
[2] Titre de l’œuvre originale de Tirso de Molina qui écrit le drame en 1630 ? le fait jouer avec un tel succès qu’il devint un mythe dont s’emparent Molière, Goldoni, Gluck, da Ponte et Mozart etc
Marianne Crebassa
Seguedilles
Elle est née à Béziers , mais elle est d’Agde, une jolie station balnéaire où l’eau de mer du rivage est pure.
À l ‘école de musique de sa ville elle apprend le piano puis ensuite se dirige vers l’école de musique de Sète et le Conservatoire de Montpellier.
En 2010 elle apparaît pour la première fois dans l’opera de Bernard Hermann : Les Hauts de Hurlevents[1] au Festival de Montpellier Radio France sous la direction de Alain Altinoglu. L’année suivante sur la même scène elle interprète La Magicienne de Fromental Halévy. Cette même année elle intervient à l’opéra de Paris dans la production de Lulu d’Alban Berg à l’opéra de Paris.
Elle est alors engagée pour le rôle de Charlotte Kahn au Festival de Salzbourg et obtient une véritable consécration. Pour cette jeune artiste lyrique de 28 ans c’est une immense fierté et un bonheur à savourer. Elle demeure égale à sa vision d’une carrière sérieuse au cours de laquelle elle ne commet aucune imprudence et cultive les grandes qualités musicales d’une voix naturellement ample, équilibrée, musicalement parfaite, gainée souple et soutenue par un souffle ample .
Opéra d’État “Unter den linden“ Berlin
Un DVD de BelAir classics
La salle berlinoise “Unter den Linden“ a toujours été un haut lieu de la représentation
d’opéra en Allemagne et en Europe . L’esprit et les caractéristiques nationaux y sont pratiqués sans complexe de supériorité avec le plus de fidélité possible tout en laissant une large part à la modernité , comme au partage avec d’autres origines, dans un climat de travail au service de l’art lyrique dont sont exclus les stigmates du show business et du vedettariat.
J’aime cette ambiance un peu sévère qui n’empêche nullement les talents les plus exceptionnels de se développer et au final de triompher pour offrir à l’amateur attentif une véritable communion avec les œuvres .
Daniel Barenboim , pianiste virtuose et chef d’orchestre d’envergure internationale , salué et admiré pour son engagement artistique incomparable et son humanisme universellement sans équivoque, dirige à Berlin depuis 1992 [1]. Le voici donnant rendez vous au metteur en scène inspiré de façon très personnelle[2] et auréolé d’un nuage de scandale judicaire , mais désormais célèbre Dimitri Tcherniakov pour une production de Tristan und Isolde. Représenté à Berlin en 2018 et mis en DVD en 2022. Chanté en langue originale et sous-titré en six langues.
L’œuvre représente dans le parcours du compositeur une étape cruciale . Composé en 1859 , pendant et après sa rencontre avec Mathilde Wesendonck [3] , Tristan et Isolde sera représenté à Munich au théâtre de la Cour de Bavière en 1869. C’est Hans von Bulow qui assure la direction d’orchestre. La partition poétique, dramatique, musicale agrège une la majeure part des avancées wagnériennes dans sa quête continue de “l’art total“ . Fondant la partition musicale apurée et sublimée, les thèmes du drame, l’action, ses interprètes, et leurs visions en un jet puissant irrépressible, continu, fluctuant associant l’idée fondamentale dramatique à son évolution vers la catharsis. Dans l’histoire de la musique occidentale, que l’on aime Wagner ou que l’on ne veuille pas le connaître, il y a un avant Tristan et un après.
L’argument tient en quelques phrases. Tristan noble chevalier de Bretagne a combattu pour le Roi Mark souverain de Cornouailles l’Irlande. Il a tué son défenseur Morold, alors fiancé à Dame Isolde princesse et magicienne guérisseuse. Un morceau de l’ épée de Tristan étant demeurée dans la tête de Morold, tranchée et expédiée en Irlande à Isolde comme trophée de victoire. La Dame ensuite amenée à soigner Tristan (qui se cache sous le surnom de Tantris ) en conçut une haine mortelle que le Regard échangé entre ces deux êtres éperdus transforme en un flamboyant amour et désir impérieux qui se loge dans l’inconscient des deux, alors que la guérison et le départ de l’un le fait disparaître aux yeux de l’autre.
Plusieurs années s’écoulent qui rendent veuf le Roi Mark bientôt pressé par les siens de convoler à nouveau…Alors en Tristan sourd l’idée de requérir la Princesse d’Irlande Isolde pour la donner en épouse à Mark. Et il va chercher la Princesse. Qui ne prend pas ce mariage comme un honneur et gage de paix pour son pays, mais comme une insulte.
De sa mère elle tient le secret des filtres de mort et d’amour. La suit dans le voyage sur le bateau que conduit Tristan , Brangaene. Isolde exige que Tristan boive avec elle le filtre de mort qu’elle a préparé. Brangaene échange le filtre. Mais le Regard déjà parle et l’amour rejaillit entre les deux êtres qui iront jusqu’au bout de son accomplissement la mort, la mort des deux dans l’assouvissement de cet impossible et brûlant amour.
La mise en scène de Tcherniakov place cette tragédie, mythe et légende née au temps de la Chevalerie et des récits du Roi Arthur, à l’ époque juste antérieure à la nôtre.
Les décors et le costumes sont contemporains de l’avant- guerre mondiale(1939). Ce qui importe assez peu. Est marquante, la direction d’acteurs, fluide et soutenue qui, leur laissant une liberté concertée avec le Directeur d’orchestre, Daniel Barenboim, assure à leur jeu, leur prestation vocale et musicale et les rapports entre eux , une réalité transmissible profondément efficace et heureuse pour la compréhension du drame, qui va et vient admirablement réglé. Surtout entre les deux principaux protagonistes, les autres acteurs chanteurs étant là souvent comme “témoins“., bien agissant tout de même. À la manière d’un flambeau de feu et de glace , Isolde puis Tristan vont être en action avec les autres , mais juste ce qu’il faut…En réalité ils sont sur le devant de la scène et les oreilles comme les regards sont braqués vers ce couple qui retrouve, reprend , brasse et boit en phrases et mots chantant, le mystère, le filtre, venu du fond de l’âme et du temps que nous voudrions tous connaître, consciemment ou inconsciemment :l’Acte d’Amour total qui conduit à la béatitude de la Mort.
Anja Kampe, caractérise son Isolde, donnant le départ de l’action tragique par un engagement magnifiquement chanté et joué d’une voix angélique et puissante, impeccablement colorée et musicalement parfaite. Sa diction, son phrasé sont d’une instrumentiste vocale. Elle est Isolde ! Elle parvient à incarner la force de caractère de l’Isolde légendaire, princesse irréductible, guerrière vengeresse . Et cependant choisit de se laisser emporter vers l’amour mortel auquel elle aspire et qu’elle désire vivre sans partage, sans hésitation.
Andreas Shager depuis son Rienzi en 2011 à Meiningen (Allemagne) et son engagement à Minden en 2012 pour son premier Tristan comme pour un Siegfried [4] triomphal au festival de Lucerne en 2013[5] , poursuit une carrière wagnérienne d’un caractère rare. Excellent acteur et vocalement très doué, il incarne ses personnages avec aisance et naturel, apportant la touche personnelle indispensable à demeurer fidèle à la partition . Son Tristan ici est absolument exceptionnel. La voix ne bouge pas, toutes les couleurs et les inflexions sont perceptibles et vrillent l’âme de l’auditeur . Sa quinte supérieure est souple et puissante en douceur sans une once de cris. Quelle beauté dans l’expression ! Sa manière de céder à l’invitation d’Isolde, puis son égarement apparent sont d’une lisibilité absolue. La deuxième acte atteint des sommets de force et de délicatesse d’expression, d’abandon prémonitoire et de force inimaginables. Mais c’est surtout le troisième acte qui porte cet artiste au sommet de son génie d’interprète.Chaque seconde est un moment de communion avec lui ! Ce Tristan sublime avançant vers la Mort libératrice !Nous émeut jusqu’au fond du cœur . À un moment , nous assai spectateurs “nous entendons la lumière“.
Quel bonheur que cela ait pu être filmé.
Le Roi Mark est l’ excellent Stephen Milling dont la taille est impressionnante, la voix comme le jeu parfaits. Ekaterina Gubanova campe une Brangaene intéressante, musicalement très en place mais manquant de profondeur et de couleur das les notes graves.
Une mention spéciale pour le Kurvenal de Boaz Daniel qui tant par le caractère sobre et stylé de son jeu de scène, que par son chant absolument remarquable vocalement et musicalement, parvient à donner à ce rôle une importance marquante . Il exprime avec justesse tout le dévouement, la complicité affectueuse , l’amitié, la fidélité des rapports entre lui et Tristan. Vocalement et musicalement cet artiste possède la vitalité et la puissance d’un baryton basse de belle stature à revoir et entendre dans d’autres personnages.
Daniel Barenboïm conduit l’orchestre et les chœurs de la Staatskapelle de Berlin d’une façon magnifique. Ses gestes parfaitement mesurés et ses regards invitent chacun à son rôle, à son jeu à l’accomplissement d’une œuvre magique et sublime. Il est à la fois celui qui déclenche et redonne vie à l’œuvre et à son partage et celui qui comme nous assiste à son déroulement !
Presque quatre heures de rêve, hors du monde dans l’inconscience et le mystère construit par le magicien qui écrivit sur les esquisses de son œuvre :
Bienheureux .Arraché à la douleur. Libre et pur. Toujours à toi. Les lamentations de Tristan et Isolde, dans le chaste langage d’or des sons, leurs larmes, leurs baisers. Je dépose tout cela tes pieds. Afin qu’ils célèbrent m’a porté si haut ! Richard Wagner .
Amalthée
BelAir Classics
Tristan und Isolde de R.Wagner en DVD
[1] Il a été nommé pour dix ans à la salle Unter den Linden
[2] Poursuivi par les ayants droit de Francis Poulenc et de G.Bernanos à propos de la production en 2013 du Dialogue des carmélites .
[3] épouse du très riche drapier habitant Zurich ayant offert l’hospitalité à Wagner à Zurich
[4] Au pied levé en replacement
[5] Année du bicentenaire de Wagner
24 Décembre 1800 Gildard Guillaume[1]
J’avais envoyé à Paris, quelques un de mes[2] officiers pour se défaire de Bonaparte, parce que je croyais la mesure nécessaire : mais je ne leur avais prescrit aucun moyen d’exécution. Ils ont choisi celui de l’explosion, elle est blâmable puisqu’elle sacrifiait inutilement des innocents.
Georges Cadoudal( 1771-1804)
La Révolution Française fut une Révolution bourgeoise. Le procès d’un tel événement serait vain . Certains affirment[3]-à tort ou à raison-qu ‘elle fut payée par une autre “Puissance adverse“ ou ennemie : elle rompit les digues du Pouvoir héréditaire et/ou absolu. Mille ans d’Histoire en basculèrent et elle servit de modèle à d’autres peuples. Cependant l’avenir qui sembla nouveau, prometteur dut compter avec les stigmates et les réussites du passé monarchique qui avait sut s’entourer souvent d’hommes et de femmes de talent et de clairvoyance.
24 Décembre 1800 Gildard Guillaume[1]
J’avais envoyé à Paris, quelques un de mes[2] officiers pour se défaire de Bonaparte, parce que je croyais la mesure nécessaire : mais je ne leur avais prescrit aucun moyen d’exécution. Ils ont choisi celui de l’explosion, elle est blâmable puisqu’elle sacrifiait inutilement des innocents.
Georges Cadoudal( 1771-1804)
La Révolution Française fut une Révolution bourgeoise. Le procès d’un tel événement serait vain . Certains affirment[3]-à tort ou à raison-qu ‘elle fut payée par une autre “Puissance adverse“ ou ennemie : elle rompit les digues du Pouvoir héréditaire et/ou absolu. Mille ans d’Histoire en basculèrent et elle servit de modèle à d’autres peuples. Cependant l’avenir qui sembla nouveau, prometteur dut compter avec les stigmates et les réussites du passé monarchique qui avait sut s’entourer souvent d’hommes et de femmes de talent et de clairvoyance.
Muses éternelles
En disques chez MIRARE
Kaoli Ono piano
Cyrielle Ndjiki Soprano
Voici deux jeunes musiciennes empruntant le chemin des poètes du temps jadis pour affirmer un avenir rayonnant. La pianiste d’origine japonaise Kaoli Ono et la soprano
Cyrielle Ndjiki se mesurant avec bonheur et quelle aisance et talent , à des chants et chansons de langues diverses, tous d’inspiration féminines.
La muse est celle qui dit au poète :
Poète prend ton luth et me donne un baiser
Il en fut ainsi de Fiodor Toutchev,( Les eaux du Printemps) pour S.Rachmaninov, Évariste de Pamy (Chansons madécasses )de Maurice Ravel . Maeterlinck ,celui de Pelléas et Mélisande et des Abeilles, pour Ernest Chausson , J.H.Mackay pour Richard Strauss ou Charles Baudelaire et Théophile Gauthier, dont Henri Duparc a mis les vers en musique en son unique opus. Pour Mathilde Wesendonck étant la poétesse et la muse de Richard Wagner, les lieder qui portent son nom , textes et chants unissent et tiennent au loin dans le mystère des âmes ces deux êtres enflammés à jamais inassouvis.
Sur ARTE concert en différé
Nous sommes habitués à voir Aïda dans les fastes d’une Égypte ancienne de légende.Beaucoup de figurants et des pyramides . Ajoutez l’effet du plein air d’un soir d’été ! Et vous serez presque au cinéma.
C’est oublier la sublime musique de Verdi dont Christian Thielemann et ses complices ont ciselé toutes les nuances, de l’évocation de la gloire militaire au murmures d’amour sans omettre les tensions et les affres de sentiments et affects tristement, tragiquement humains.
Voici une lecture de la tragédie à l’antique ! Serrée sur ses trois personnages principaux, dans des lieux étroits mais profondément évocateurs qui invitent au partage et viennent habiter spontanément sans artifice l’esprit du spectateur . Sans que nul ne soit distrait par des effets superflus, bien que souvent agréables. Le drame allant à son paroxysme irrémédiable de toute sa puissance mortelle et pure.
La scène su Semperoper de Dresde (Allemagne-Saxe) est accueillante aux sobres et ingénieux décors et costumes de Ezio Toffulotti pour la mise en scène réaliste et fidèle à l’esprit de l’œuvre de Katharina Thalbach.
Par Gildard Guillaume
Voici une nouvelle enquête du Juge Pline, dont nous avons déjà eu trois opus chez le même éditeur.[1]Plus dense et documenté sur le plan des événements historiques, ce nouveau roman de Gildard Guillaume rappelle les ouvrages ayant précédé cette serie policière. [2]
Le sujet se situe dans le Saumurois à deux périodes distinctes :
Avec son roman documentaire Manipulation Catherine Armessen obtint le Prix Littré en 2008. Avec La Marionnette elle signait un roman policier masqué “haut de gamme“ qui captivait fortement le lecteur jusqu’à lire la nuit ! J’ai aimé au point de le relire.
Tu me reviendras tient du roman documentaire avec un fort accent de “thriller select“ Il vous donnera le frisson.
Nous plongeant de très près dans le quotidien du monde de la médecine, qu’elle soit libérale ou hospitalière, son aspect contemporain est d’un impact parfait sur nous en cette période. Cet univers très serré autour de ce qui est souvent un apostolat, présente des cas de figures semblables à côté d’autres de personnalités qui tendent à se détacher d’une manière ou d’une autre de l’ambiance et du caractère général.
Par Hiro Arikawa
Chez Actes Sud
Cela se passe au Japon.
Une ligne de chemin de fer dans le style de nos TER. Avec des wagons rouges passant sur un immense pont de Takarazuka à Nishinomjya
Des femmes et hommes, d’âges, de milieu social et de métier divers, avec une forte proportion d’ étudiants universitaires plus quelques écoliers(ères) l’empruntent, par évidente nécessité.
Chaque voyageur et chaque voyageuse , croise, rencontre puis connaît un ou plusieurs habitués au cours des minutes passées ensemble, ils échangent tout d’abord un mot, une phrase et puis d’avantage… Ou bien se contentent
Abdel Rahman El Bacha
Scherzi et Ballades
L’éternité est une qualité du temps et non une quantité du temps.
Le miracle de Chopin est nous fait croire qu’il a composé cette musique parce qu’il a deviné ce qui se passe en nous . Au fond de son âme il retrouve notre âme.
El Bacha[1]
Abdel Rahman el Bacha fut révélé au public alors qu’il était un enfant. Premier concert avec orchestre à l’âge de dix ans . Il est élève de Zvart Sarkissian.
Ensuite il choisit la France et la bourse offerte pour son talent et surtout pour qu’il le perfectionne. Le Conservatoire de Paris l’accueille et encore jeune homme, reçoit quatre premiers prix à sa sortie(Piano, contrepoint, harmonie et musique de chambre).
Ce fut alors le Concours Reine Élisabeth de Belgique et à l’hunanimité le Premier Prix qui le propulse vers une carrière toute en réussites choisies. Il a été invité partout du Mozarteum de Salzbourg à la Philharmonie de Berlin et surtout au Japon avec le NHK.
Il fut lors des premières éditions de La Folle Journée de Nantes l’un des plus fidèles invités. Je me souviens en particulier de sa participation éblouissante à la Folle Journée Russe et à son interprétation de Rachmaninov.
Une certaine raison de vivre
Ce roman dont l’auteur dit qu’il doit son inspiration à Jean Giono, me semble également fortement subordonné à la situation de la Terre et les périls climatologiques et écologiques, dont les humains sont responsables et qui nous sont proches.
Philippe Torreton comédien, acteur de cinéma et courts métrages (55 ans) nous a souvent montré [1] avec talent [2] les valeurs qu’il partage. Je me souviens de son admirable interprétation de Henry V de Shakespeare [3] avec le même bonheur que j’ai lu son récit. Ce livre est d’une intensité émotionnelle prenante. Le sujet, sympathique, entraine dès les premières pages pour ce qui semble l’ anecdote heureuse d’un retour aux paysages de l’enfance. En réalité , voici la trace d’une part de vie. Bien plus ! Une plongée abyssale au creux de l’attente involontaire d’un être, à trouver “une raison de vivre“.
Oksana Lyniv. Une Dame au podium à Bayreuth
Pour la première fois depuis 1876 et après 92 Messieurs/ chefs, une Dame prend la baguette face à l'orchestre de Bayreuth. En montant ainsi au podium du plus célèbre des festivals d’opéras du monde elle ouvre une ère nouvelle.
À son programme, un flambant Hollandais, descendu du fantastique Vaisseau dont la distribution a comblé toutes les attentes. Oksana Lyniv face à la phalange réunie chaque année à neuf, montre qu’elle a parfaitement et victorieusement investi sans l’ombre d’une hésitation, le “temple “et la célèbre colline. Faisant montre de son savoir et de son talent tous deux remarquables, elle permet de renouveler la coutume grâce à la volonté notamment de Katarina Wagner [1]qui l’a appelée à ce poste.
Lire la suite : Le Vaisseau Fantôme Festival de Bayreuth 2021
(Hercule Amoureux)
Musique De Francesco Cavalli[1]
Livret de Francesco Butti
L’enchantement d’un jour de fête
L’Opéra Comique lors de sa Saison 2019/2020 a monté l’œuvre de Francesco Cavalli
Ercole Amante. Voici que paraît chez Naxos distribué par Outhere la représentation complète.
Cette pièce lyrique fut donnée en première à la salle des Machines du Palais des Tuileries à Paris à l’occasion du mariage de Louis XIV [2]en 1662.
Francesco Cavalli, organiste de la Cappella Marciana [3] fut tout d’abord réputé pour ses œuvres sacrées. Il prit goût à développer le genre opéra dans la suite de Claudio Monteverdi avec la réalisation des Nozze di Teti e di Peleo, en 1639, mais dans des circonstances plus larges et populaires.
L’aîné composa surtout pour la Cour de Mantoue, avec, à sa disposition un orchestre très fourni et divers en instruments, alors que Cavalli apporte à leurs demandes, aux théâtres de Venise, de nouvelles œuvre vues et appréciées d’un large public venu de toutes les catégories sociales de la République aristocratique des Doges.
Hélène Cadouin
dite "AMALTHÉE"
Tel. 07 88 21 15 46
Mail. contact@amalthee-ecrivain.info