De Richard Strauss
Le temps est un joueur avide…
Charles Baudelaire
La scène se déroule à Vienne au 18e siècle[1]. Richard Strauss et le poète librettiste Hugo von Hofmannsthal s’inspirent des Aventures du Chevalier Faublas [2]de J.B.Louvet de Couvray. La pièce, équilibrée, aux personnages nombreux mis en place avec sagacité et soin bénéficie d’une distribution et d’un contenu des rôles raffinés, remarquablement intelligents sur le plan psychologique et humain.
L’opéra est créé en décembre 1911 à Dresde capitale de la Saxe, au théâtre royal [3]sous la direction du chef Ernst von Schuch. Un immense succès que connaitront plusieurs années après la guerre, Monte Carlo 1926 et Paris 1927.
Jacques Offenbach
Sans une ride deux siècles après !
1819 Jacob Offenbach vient au monde à Cologne le 20 juin.
À Écouter
Jodie Devos
Les coloratures de Jacques Offenbach
Elle est virtuose et ravissante.Elle chante à merveille les “airs“ comiques et les magnifiques mélodies sentimentales et poétiques de ce cher Offenbach .
Elle fut deuxième prix du Concours Reine Élisabeth de Belgique en 2014.Vous pouvez entendre plusieurs de ses concerts sur You Tube, en guise d’entrée en matière.
Et ce disque vous sera indispensable car il est un miroir révélateur de cette jeune femme au talent séduisant et attachant. Jodie Devos trace un de ces portraits qui marquent par leur juste mesure une époque et un moment de bonheur partagé.
L’enchanteur tire sa révérence…
Boubou nous a quitté pour un juste sommeil[1]
Le Demoiselles de Rochefort. 1963 Les Parapluies de Cherbourg.1967
Donnés à la télévision cette semaine ses deux films les plus célèbres, suivis, Lundi, d’ une émission regroupant des archives de toute sa carrière, à retrouver en podcast . Voici qui illustra l’hommage rendu à Michel Legrand tel un portrait développé à grands traits, réaliste et parfaitement rythmé.
Depuis plus de soixante ans Michel Legrand occupait une place unique au firmament de la musique. Unique car de Claude Nougaro qu’il parvint à faire monter sur scène et à faire enregistrer les chansons jusqu’à Hollywood où il se fit une place au soleil par des partitions réussies, puis pour Norman Jewison ayant l’idée d’une composition d’un trait de une heure trente, jetée sur les portées après une seule vision, qui permit de caler un film déjà tourné mais non monté, il eut toujours le “joker“ qui donne la réussite. Compositeur, accompagnateur, interprète, arrangeur, chanteur de ses propres chants à ses heures. Un des premiers européens qui dans les années cinquante entre dans la cour des grands Jazz men aux États Unis comme Miles Davis, Bill Evans et John Coltrane .
Cette année La Ville Morte de Wolfgang Korngold (1897-1957) entre au répertoire du Capitole. La réussite est complète. Le public a applaudi debout cette pièce lyrique captivante et somptueuse composée et jouée en 1920. E.Korngold est alors âgé de 23 ans.
Cet autrichien, ultime romantique du Mittel Europa naquit à Brno en Moravie[1]. Son père est journaliste et excellent pianiste. Homme ambitieux et intelligent il produira l’enfant prodige dès ses cinq ans devant la haute société viennoise et même l’empereur François Joseph. Erich compose également dans un style post symphonique qui émerveille tous ceux qui l’entendent y compris des compositeurs tels que Puccini et Jean Sibelius.
Après le succès du Ring des Polycrates et Violanta aux alentours de ses seize ans, il compose Die Tode Stadt (La Ville Morte) d’après le roman de Georges Rodenbach sur un livret de Paul Schott. Le succès est tel lors de la création en Avril 1920 que Korngold devient le chef d’orchestre de l’opéra de Hambourg.
La Clemenza di Tito
Pour exécuter de grandes choses, il faut vivre comme si l’on ne devait jamais mourir ![1]
Composé en quelques semaines, alors que les répétitions de la Flûte Enchantée (Die Zauberflöte) au théâtre an der Wien ont commencé, la Clemenza di Tito est l’ultime opéra de Wolfgang Amadeus Mozart. C’est un opera seria.
Voici une trentaine d’années, il passait pour être de peu d’intérêt ! Pourtant Mozart est présent comme en toute ligne écrite de sa main. Et pour ceux et celles qui l’aiment la Clémence sonne, bouleversant, comme l’Adieu.
par Françoise Deville
Éditions La Bisquine
Chaumière où du foyer étincelait la flamme,
Toit que le pèlerin aimait à voir fumer,
Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?…
Lamartine
Lire la suite : Moi La Malmaison, L’amie intime de Joséphine
Les Femmes de l’Arc
Madame Roland et Joséphine impératrice
Gildard Guillaume
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil !
Ecclésiaste
Lorsqu’il pensa le temps venu pour le peuple de France, après dix ans de révolution suivis de dix ans de guerre, de fondre dans un même hommage et d’honorer les héros, les victimes et les survivants, Napoléon décida comme il se faisait dans la Rome antique, d’élever un arc de triomphe.
Voici le “pas à pas“ de l’édification de l’Arc gigantesque dressé place de l’Étoile[1]. Le destin de deux figures féminines majeures, par leur place dans la Révolution et l’Empire, vient s’intercaler par chapitres à l’histoire de cette construction.
Persée de J.B.Lully : Tragédie lyrique : Ouverure à la Française. Prologue à la louange du Roi. Cinq actes.
Rappelons nous que Lully fut le premier Directeur de l’Académie Royale de Musique .Il fut le musicien de Louis XIV. Arrivant de Florence à la Cour comme violoniste, il demeure le grand personnage de l’art de la danse, du théâtre lyrique et du ballet du Grand Siècle. Depuis que l’opéra du Château de Versailles est restauré, se succède représentation et concert de musique des 17e et 18e siècles principalement sans que les autres musiques en soient exclues.
Soyons heureux que le cher Hervé Nicquet[1] chef de grand talent et de savoir étendu, doté d’un humour raffiné, quelquefois abrupt mais à toute épreuve, enregistre de ces œuvres qui ne sont pas courues.
Toulouse Au Capitole
Née à Narbonne, études à Montpellier et Paris [1] après avoir obtenu le prix Révélation lyrique de l’année aux Victoires de la Musique (2011), Clémentine Margaine passe une saison à Berlin. Engagée pour Carmen à Dallas puis au Met de New York dès le début de sa carrière, la voici à Toulouse qui enflamme le Capitole avec ce personnage incomparable de Carmen, la cigarière et Bohémienne la plus célèbre de l’histoire de l’opéra.
Elle campe Carmen dans sa profonde authenticité, une jeune femme née sur le “voyage“[2] qui se bat pour ne pas demeurer dans son état social et qui, en filigrane verra en Escamillo la “marche du podium“ !
Fière, noble, pétrie de cet orgueil bouleversant que donne la beauté aux femmes de caractère, la voix excellemment placée, le timbre déjà remarquable elle joue sans appuyer les traits, prononce un français limpide, parle du regard et chante sur un legato et un souffle impeccables, une gaine et un vibrato dignes de la bel cantiste qu’elle est tant par l’ampleur de l’ambitus que par une technique vocale absolument contrôlée.
Un samedi souriant et glacé nous accueille à la sortie de l'immense gare, véritable village de boutiques, de restaurants et bistrots du plus simple au plus élégant, ouvert semaine et dimanche...presque sans arrêt de nuit.
L'opéra très belle bâtisse au bord du lac est chaleureux, élégant avec des dépendances de rêve dont un parking sous terrain de grande classe.
Pas de neige en cette un février, sauf sur les montagnes resplendissantes de blancheur.
Une salle pleine, bien disposée pour cette farce dans laquelle imbroglio et événements attendus se joue de la logique de l'amour et des intérêts bien compris !
Comme souvent chez Rossini, un barbon veut tout diriger, ce qui déplaît à deux amoureux et à ceux et celles qui aimeraient bien passer du hasard à l’amour.
La mise en scène se déroule dans un décor unique, l’appartement de Germano.
Lire la suite : La Scala di setaL'échelle de soie de Rossini
Parsifal 1/2
Ultime accomplissement de l’œuvre de Richard Wagner
L’opéra de Zurich a donné six représentations à guichets fermés de Parsifal. Les cercles Wagner y étaient représentés en force. Richard Wagner et la Suisse tissèrent des liens très étroits, c’est à Zurich que le jeune Kapellmeister se réfugie en 1849 après les émeutes et la révolution de Dresde. Il y vécut neuf années dirigea de nombreux concerts écrivit une partie de son œuvre. Lors de son second mariage il vécut à Lucerne et sa villa est un musée dédié entièrement à sa vie et son œuvre.
Il apparaît de plus en plus clairement que pour saisir la magie ou même plus simplement l’intérêt de rencontrer l’œuvre de Wagner, une initiation, si limitée soit-elle s’avère nécessaire.
J’aimerais, alors que nous sommes en période de Carême, donc avant le temps pascal, vous guider un peu dans ce qui apparait comme le labyrinthe wagnérien. En réalité Parsifal est bien un achèvement magnifique et nul n’imagine que Wagner aurait “oublié“ d‘écrire un chef d’œuvre de plus, tant l’ultime pierre de l’édifice l’accomplit.
Parsifal 2/2
Ultime accomplissement de l’œuvre de Richard Wagner
Au pupitre de cette interprétation , la Dame et chef d’orchestre d’origine australienne Simone Young.
Une dame au pupitre ! Oui enfin , elles sont désormais sous les projecteurs et estimées du public comme des musiciens . Simone Young célèbre dès sa jeunesse d’enfant violoniste virtuose fut à la tête de l’opéra de Hambourg (Allemagne) au cours des année 2005 à 2015, après avoir été en place à Bergen et Sydney. Sa présence à la direction du Ring[1] tant à Vienne qu’à Berlin comme chef invitée augurait une interprétation de caractère de ce Parsifal d’exception.
L’orchestre de l’opéra de Zurich fut amené à son point d’excellence de timbres solistes à tous les pupitres, tandis que les cordes se révélèrent d’une onctuosité et d’une intensité parfaites. Superbe interprétation ,homogène et généreuse que le public a salué debout.
Trois heures quarante pours le premier acte. Une direction active, abondante, serrée sur son sujet. D’une prégnance absolue sur l’auditeur.
Catherine Foster, Brunnhilde, triomphe absolu à Bayreuth
Les dernières représentations du Ring [1]de Richard Wagner, sous le règne de la mise en scène, acérée, sulfureuse, ravageuse et hurlante de pessimisme réaliste de Frank Castorf ont pris fin sur un triomphe absolu. Certes la piteuse flambée d’un baril de pétrole (Or noir aujourd’hui pour Or jaune d’hier) tandis que le Walhalla (Bourse de New York) prospère en continu, oblige à convenir de la perspicacité de l’ensemble de la production. Tout comme les crocodiles (emblème du capitalisme dévoyé) qui rampent de la Fontaine de l ’“Alexander Platz“ à Berlin parlent fort et percutent notre pensée confortablement endormie par les“ loisirs organisés “ et autre pièges pour naïfs, pour que l’on saisisse enfin combien Castorf est homme d’amour et de réflexion, par sa façon de crier violente, ironique et sans détour !
Polémiques nombreuses ont parsemé les cinq crûs depuis 2013. Mais également adhésions, aux réflexions de Castorf sur les directions politiques parfois obsessionnelles de certaines Nations en ce moment. Castorf dérange et avertit des incohérences de notre monde. Richesse impudique de certaines élites et pauvreté en augmentation constante voire exponentielle pour d’autres, comme subsidiaires améliorations de vie, en réalité décalées qui mènent le monde à sa perte !
Après plusieurs romans historiques passionnants et sans guimauve voici notre auteur revenant sur ses pas d’éminent juriste. Il y met la science pointue de son métier, la bienveillance de l’homme de lettres et la clarté de l’enseignant.
Cet ouvrage ne vous fera pas entrer dans une Église en dévotion pour autant,mais ne vous fera pas l’éviter non plus. Vous en sortirez content d’avoir tant appris en si peu de temps et vous y reviendrez. L’histoire est une passion bienfaitrice. Voici un ouvrage à lire, peut être en écoutant les Variations Goldberg de Bach ?
Le sujet est connu, le chemin à parcourir également. Pourtant que de révélations !
La foi n’est pas le sujet de cet ouvrage. Seulement une donnée de l’analyse du personnage historique. (G.Guillaume)
Lire la suite : Jesus et La femme Adultère Gildard Guillaume
Chorégies d’Orange
10 Juillet
Mauvais garçon charmeur avec Bryn Terfel
Bryn Terfel en concert le 10 Juillet avait choisi des extraits des opéras français, Italiens et allemands, Elisir d’Amor, Mephistofele (Boïto), Faust (Gounod), Freischütz (Weber), Tosca (Puccini), le credo de Jago de l’Otello de Verdi, un chant de Mack venu de l’Opéra de Quat ‘sous de Weil puis Wagner avec le Hollandais et Wotan dont Les Adieux à Brunnhilde.
Bryn Terfel interprète souvent les rôles de “bad boys“. Les “méchants“ ou bien encore ceux qui ne se laissent pas leurrer et parfois conduisent les autres à leur perte comme Jago dans Otello et Mephistofele, également son double français chez Gounod.
Chorégies d’Orange
11 Juillet
Rigoletto de Verdi
Il fallait assister à ce Rigoletto, sans doute le dernier de Leo Nucci qui, à 74 ans a tenu la scène de bout en bout avec panache. Certes le timbre et les attaques ne sont plus les mêmes , mais le chant passe encore l’orchestre avec résonnance et le “Bouffon“ possède toujours cette rage intérieure communicative qui bouleverse et cette tendresse immense. Belle représentation de caractère et bel “au revoir“ à un artiste que nous avons toujours su aimer et admirer.
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Très peu représenté de nos jours, l’opéra gigantesque Le Prophète fut un colossal succès dès sa première représentation (18 avril 1849) à la salle Le Pelletier Baptisée pour un temps Théâtre de la Nation à Paris (Révolution de 1848 obligeait) cette belle brûlera hélas et le second Empire fera construire l’Opéra de Paris par Charles Garnier.
Tout le monde était dans la salle ! De ChopIn à Théophile Gautier, de Verdi à Delacroix. Romantique mon cher et ma chère ! Romantique à la puissance Trois. Le Prophète est une tarte à la crème ! Pire : Un gâteau “forêt noire“. Une lamelle de pâte brisée qui soutient couche après couche, mousse au chocolat, sirop, cerise confites, crème pâtissière…et Chantilly ! Et pour peu que le metteur en scène soit bien en cour il en remet une couche !Mais comme tous les opéra de Meyerbeer Le Prophète est un spectacle à ne jamais manquer.
Un parce que le sujet “religieux “ se situe au moments clés de la révolte des paysans dans certaines régions du Saint Empire contre les Seigneurs féodaux et de la levée d’intégrismes souvent débiles chez certains “malins“ cherchant à “habiller “leur instinct de rapine des vêtements de la “morale“.
Deux, en raison de la nature de la littérature européenne qui avec Les Contes d’Hoffmann, le Faust de Goethe, les pièces de Shakespeare et la littérature de Walter Scott, plus les opéras de Bellini et Donizetti et leur livret, appelle la clientèle lectrice vers des sujets quasi surnaturels et même sulfureux.
Trois La grandiloquence, la boursouflure en littérature ou partitions de musique (associées ou distinctes) ne sont point du domaine exclusif romantique de La Fantastique de Berlioz (1830)[1], non plus que des tableaux de Delacroix ou d’Hernani de Victor Hugo.
Lire la suite : Le Prophète de Meyerbeer au Capitole de Toulouse
Festival de Pâques de Salzbourg
Une photographie est un souvenir en hibernation qui nie l'écoulement du temps.”[1]
Première vue.
Émotion ou Nostalgie ? La restitution en forme de reprise de la production du Festival de Pâques de Salzbourg (1967) fut signée Herbert von Karajan.
De 1967 à 1989 Karajan le dirigea. Après sa disparition[2], intermède de G.Solti et direction de Claudio Abbado et Simon Rattle [3]. Ces deux derniers directeurs de l’Orchestre Philharmonique de Berlin qui assura tous les festivals de 1967 à 2012.
Sur le sujet infiniment national et local, une exposition pingre et chiche pseudo-historique. Orientée sur les quelques années dont les organisateurs se souviennent. Coupures de Presse… le film de Reichenbach, entretiens de diverses radios, au moment de la création du festival
Ernani, de Verdi au Capitole de Toulouse
Musique et chants à l’honneur
De Victor Hugo dans les années suivant la Bataille d’Hernani, à la représentation de Ernani dont le livret signé Piave conquiert la Fenice de Venise (1844), la pièce bouscula l’opinion et les amateurs d’opéra
L’argument tient en peu de mots. Au cours des premières années de sa vie comme héritier d’Espagne set des États de Bourgogne (son père est Philippe le Beau) dont les Flandres celui qui est en lice pour recevoir la couronne du saint Empire romain germanique sous le nom de Charles Quint, est un coureur, grossier et impénitent de jupons. Obstination qu’il assène à tous et en particulier aux amants heureux comme Ernani auprès de Elvira. Don Gomez da Silva qui en est le tuteur refuse catégoriquement une telle solution. Elvira ne doit appartenir qu’à lui ! Ernani et Charles (Don Carlo) seront écarté par le fer ou tout autre moyen de dissuasion.
Hélène Cadouin
dite "AMALTHÉE"
Tel. 07 88 21 15 46
Mail. contact@amalthee-ecrivain.info