Un samedi souriant et glacé nous accueille à la sortie de l'immense gare, véritable village de boutiques, de restaurants et bistrots du plus simple au plus élégant, ouvert  semaine et dimanche...presque sans arrêt de nuit.

L'opéra très belle bâtisse au bord du lac est chaleureux, élégant avec des dépendances de rêve dont un parking sous terrain de grande classe.

Pas de neige en cette un février, sauf sur les montagnes resplendissantes de blancheur.

Une salle pleine, bien disposée pour cette farce dans laquelle imbroglio et événements attendus se joue de la logique de l'amour et des intérêts bien compris !

 Comme souvent chez Rossini, un barbon veut tout diriger, ce qui déplaît à deux amoureux et à ceux et celles qui aimeraient bien passer du hasard  à l’amour.

La mise en scène se déroule dans un décor unique, l’appartement de Germano.

On se promène au cours de l'action trépidante de pièce en pièce et les deux amoureux Giulia et Dorvil à leurs rencontres

Les deux amoureux qui déclenchent la comédie se rencontrent grâce à une échelle en soie que Dorvil emprunte afin de monter dans l’appartement de sa belle, nous l'avons compris, le balcon n'est pas très haut.

Deux autres amoureux font ample connaissance car la cousine de Giulia, Lucilla s’intéresse à tout ! Et un couple se forme presque par surprise qui joyeusement termine la comédie avec l'autre: la curieuse et jolie mais un peu garce Lucilla et un bel homme séduisant un peu don juan : Blansac.

En fin de soirée les cadeaux destinés à l'une seront pour l'autre .La trop curieuse et digne cousine Lucilla charmée à son tour, puis délurée tout d’un bloc...rejoint la joyeuse compagnie des amoureux.

Germano ne peut que s’incliner et faire belle figure à la jeunesse.

La verve et l'humour fleurissent sur une musique tournée à merveille. Deux actes turbulents et légers que dirige avec une verve brillante, légère et  très soignée Ottavio Dantone. Chef italien déjà très connu pour son talent et qui a cette musique au bout des doigts et au fond du coeur Avec une sélection d'instrumentistes de l'orchestre de l’opéra, aux talents versatiles et inspirés  pour cette partition aux moments irrésistibles d’allégresse, ponctués de belles envolées virtuoses et lyriques solistes. Aucune erreur le champagne rossinien nous prend et nous emporte avec cette facilité déconcertante dont l'amateur recherche les bienfaits.

La complicité avec les chanteurs demeure au premier plan. Tout fonctionne comme une partie de Ping Pong !

Et la distribution abonde surtout par la présence de Edgardo Rocha qui campe  un Dorvil accompli dans la plus remarquable tradition vocale du chant rossinien. Originaire de l'Uruguay, en élève de Rockwell  Blake il se place à présent en tête de cette catégorie. Un ambitus ample et large,  très étoffé aux harmoniques subtiles,  au timbre personnel qui atteint  la quinte supérieure de manière aisée, naturelle sur un souffle impeccablement maitrisé.  Phrasé sans défaut et  couleur égale sur toute l'étendue de la tessiture sont d'un chanteur à la technique surpassée par le talent. Il a obtenu un immense succès .Et nous espérons l'entendre à nouveau souvent.

Découverte de la mezzo soprano originaire de Mannheim, Dénia Uzun, en Lucilla qui remporte, également, un franc succès par son allure franche, alerte et nuancée. Une voix généreuse, agile, naturelle aux coloratures nuancées déroulées avec brio, un aigu percutant, un médium puissant au timbre doré, des graves harmonieux. Le style de phrasé qui mêle élégance, souplesse s’accompagne d’une prononciation parfaite.

Blansac est campé avec saveur par la célèbre basse italienne Carlo Lepore dont le talent lui permet d'assurer aussi bien le comique et le sérieux de personnages qui sont à son large répertoire .

Eliot Madore malgré le rôle très bref de Germano a bien tenu sa partie avec une voix de très belle qualité.

Pour le rôle de Giulia,   la soprano chinoise Sen Guo, apparait  en retrait sur le plan de la personnalisation et du caractère vocal de ce rôle exigeant. Il y dix ans elle chantait paraît-il  remarquablement la Reine de la nuit, dans l'opéra de Mozart La Flûte enchantée. Mais chanter Rossini avec la ferveur,  l’engagement et un tempérament  vocal fort ne lui conviennent pas. Sa prestation est soignée en place. Facile à oublier.

La soirée fut cependant débordante de joie et de plaisir de l’écoute. Un bain de jouvence avec ces deux heures pétillantes et heureuses.

Amalthée

 

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Hélène Cadouin
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