Chez Brillant classics
Ramanos Mélikian, Tigran Massurian,
Artur Avanesov.
Ce dernier étant également l’accompagnateur de ces pièces
Nous les avons entendues dans de belles mélodies russes et autres langues en deux disques diffusés ces dernières années. Jeunesse lointaine et Tristesse des choses.
2015 nous donnait rendez-vous avec l’Arménie, terre noble et martyre qui renait de tant de malheur le cœur généreux séchant tant de larmes et un talent d’une prodigieuse jeunesse sans cesse en effervescence heureuse.
Alain Altinoglu désormais à la tête du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles (à partir de 2016) a donné un superbe concert à Paris en hommage au centenaire du génocide arménien.
Mariam Sarkissian nous présente des mélodies et poèmes en musique de trois compositeurs de ce siècle.
Ce disque présente une part du patrimoine musical arménien au Présent se rapproche de la démarche de son ainée Hasmik Papian .Elle a enregistré des chants populaires arméniens révélant la richesse de l’inspiration de ce peuples des confins de l’Asie et de l’Europe et qui nous est si proche par sa religion et ses antécédents.[1]
La mezzo soprano à son plus bel épanouissement possède la force de la jeunesse et la rigueur de l’expérience. Elle domine ce style mélodique avec un cet art de l’expression irrésistible que seul une parfaite maîtrise du texte et de la musique accorde à l’interprète : exprimer en quelques instants un monde, une multitude d’impressions, d’images, de sentiments à partager. La voix ample, claire, intense et riche en harmoniques est gainée, souple, d’une parfaite fiabilité technique. Le déploiement du grave doré à l’aigu scintillant, les passages de registres présentent une gamme de facultés tant musicales que prosodiques absolument impeccables.
Comme interprète, elle demeure fidèle à une diction fluide de la parole dite en musique et chantée avec élégance et force entremêlées. Sa capacité de persuasion, sa fidélité à elle même la distingue particulièrement dans ce répertoire inconnu qu’elle porte en triomphe.
Le phrasé, le legato comme la gaine vocale sonnent naturels et posés. L’art de la mélodie est ingrat et pourtant magnifique.
Ce répertoire de tempérament moderne parfois périlleux avec des écarts vertigineux et des pianissimi impalpables est porté par une respiration généreuse et contrôlée ne laissant paraître aucun effort. La phrase élaborée avance souple et prenante, le ton retient l’auditeur et le charme. Tout est équilibre et beauté, idéal dans l’expression des sentiments, des affects et des évasions d’une pertinence absolue.
Tel un grand oiseau bleu au départ des terres lointaines la cantatrice nous invite. En particulier dans les Emerald song de Ramanos Melikian 1883-1935 qui fut le premier directeur du Conservatoire de Erevan et fondateur de la mélodie classique arménienne.
Autre compositeur né en 1939 Tigran Mansurian, né à Beyrouth et désormais reconnu dans le monde comme compositeur de talent. Mariam interprète ses trois mélodies pour Mezzo soprano d’après les textes de F.GLorca et les Quatre Hayrens.
Le pianiste habituel de Mariam, Artur Avanesov né en 1980 ferme le ban.
Voici de la musique moderne qui ne porte pas la griffe contemporaine“ si décriée de nos lecteurs et de nombreux amateurs de musique qui souffrent de la “nouveauté“ !
Pour les rassurer, je dirais sincèrement mon admiration pour une telle réalisation.
Voici de la musque vigoureuse et poétique, classique et nouvelle.
Voici une dame du chant qui ne recherche que la rencontre avec un public de connaisseurs et d’amoureux instinctifs de la beauté musicale. Elle est faite d’élégance, de grâce et d’un talent de caractère. Ce qui est rare de tout temps.
Un beau cadeau à se faire et à prêter avant de l’offrir.
Chez Brillants Classics
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