Le trio Wanderer et Johannes Brahms intime

Chez Harmonia Mundi

Le trio Wanderer, Raphaël Pidou Violoncelle, Jean Marc Phillips-Varjabedian, Violon  Vincent Coq Piano,   défie le temps et la célébrité. On ne compte plus leurs succès discographiques. Une intégrale des trios de Ludwig van Beethoven en 2012, deux opus éminents de Tchaïkovsky l’année suivante, un de Arensky  et le souvenir impérissable  de ces Folksong, Haydn, Beethoven, Pleyel  avec le baryton Wolfgang Holzmair  en 2009(Cypres Record).Ils avaient à leur fondation “voyagé“ de Vienne à New York récoltant les prix de Munich aux États Unis…Il faut à trois se trouver un tremplin même si l’on possède  talent et enthousiasme.

 

Le Trio Wanderer porte un nom inspiré de l’œuvre de Franz Schubert. Il se veut voyageur au sens poétique du terme…de l’intérieur de soi, comme  vers les horizons les   lointains de la poésie, du rêve  et  du fantasque. Certains pensent qu’un mot allemand pour une réunion d’instrumentistes français pure manière sent son paradoxe !

Je les console, Wanderer en allemand dit bien d’avantage que Voyageur en Français. Le mot alors signifie plus que le voyage mais l’intention, le plaisir u la déception, l’arrivée ou bien la perte à l’infini du voyageur !

Or, pour le mélomane, la musique de Chambre vit et vibre  ainsi … avant tout ! Elle se glisse, compagne à  notre vie venue des profondeurs de l’âme portant mots et notes en évocations et rêves, espoirs, regrets, souvenirs et projets.  De grands “lyriques“ tonitruants  tels Wagner et Verdi ou Richard Strauss eurent le goût de cette manière.  “Exister en musique“ et respirer son essence même. Pour la douceur du trait qui souvent porte mieux que le vacarme le plus pesant.

Brahms dont on sait qu’il n’écrivit aucun opéra, a recherché avec minutie à développer chaque qualité spécifique instrumentale dans des pièces toute d’expression  choisie et évocatrice. Il se régale, volubile, heureux, mélancolique et jeune,  dissertant au piano avec une folle aisance  naturelle virtuose.

Ici, ses compagnons pour le trio Opus 8 , Violon et violoncelle et  pour le quatuor Opus 60, l’ Alto de Christophe Gaugué  ont la part aussi belle que lui . Ils  alternent de longs moments  de galopades et de marche truculentes avec un art des rythmes en syncope et des revirements de  vigueur à glissement étourdissants. La  mélancolie et  les ombres  sont évoqués, on attend certains silences…qui  viennent  à pas de loup et s’estompent vite. Car Brahms  rejoint  sa part d’ensoleillement, conclut en séchant ses larmes il faut au auditeurs des motifs de se sentir heureux du jeu des sentiments et de la vie. Lui,  ce virtuose dont Schumann à la suite de Joachim [1] dira qu’il joue du clavier en lui donnant la capacité d’un orchestre… Brahms qui sa vie entière cultive  une  seule passion amoureuse celle de Clara Schumann, passion discrète  car elle est  l’épouse de son ami le plus fidèle .Passion  affirmée et passion apaisée bien plus tard.

Il fallait véritablement de heureux  complices de  pour nous appeler à cette écoute d’un Brahms de  quelques phrase riches, dansantes comme papillons et cependant denses et lumineuses d’intelligence et de poésie surgissant du lointain et qui sonnent en écho à nos pensées les plus douces.

Le Scherzo du Trio à lui seul vaudrait l’acquisition de ce disque…Mais les autres mouvements se révèlent aussi prometteurs !

 

Chez Harmonia Mundi

Le trio Wanderer

 

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[1] Célèbre violoniste ami de Brahms dès les 20 ans et pour lequel le compositeur écrira son concerto

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Hélène Cadouin
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