Nora  Gubisch et Alain Altinoglu

 d’amour et de musique

Les Folk Songs

 Ils se sont rencontrés, à l’âge [1]du Conservatoire[2]. L’entente et les affinités s’affirmaient et la musique les a choisis pour la vie. Nora Gubisch, Élève de la classe de Piano de la regrettée Catherine Collard elle remporte une médaille d’or et se rend à Paris au cours de Christine Edda-Pierre, le temps d’obtenir le premier Prix et la voici chez Vera Rosza.

Elle devient une de nos grandes mezzos ne se limitant pas aux salles parisiennes et tout en choisissant un répertoire hors des sentiers battus, elle se taille une place au firmament difficile des récitalistes. À la scène les rôles défilent  avec des sauts

 

De style impressionnant tout en respectant des plages de repos. Le baroque de l’incomparable Monteverdi avec  Le retour d’Ulysse dans sa patrie, le surprenant   et inattendu Antonio Vivaldi  de la  Judith Triomphans  et puis  nous la rencontrons vraiment, avec  la  sortie des limbes de l’ opéra de  Jacques Offenbach inconnu jusque là,  au Festival de Montpellier Radio France les Rheinnixen. Le timbre si chaleureux et la technique de maîtrise de la voix si parfaitement instrumentale, venant abonder des dons d’actrice que le disque nous laissait ressentir, Nora devint proche de nous en quelques phrases inoubliables.

Carmen de Bizet lui fut offerte à l’étranger, la  Waltraute du Crépuscule des Dieux de Wagner et  même Tancrède de Rossini au milieu de tant d’autres.

Vu au delà de tout ce que les autres ont déjà chanté et la voici aux prises avec des créations de nos contemporains telles les mélodies de Luciano Berio qui font partie de ce disque.

Alain Altinoglu après des études supérieures de piano, monte au pupitre. Vienne et Dresde comme Paris l’accueillent avec bonheur. L’année passée à Orange il nous bouleversait en dirigeant le Bal Masqué de Verdi et cette année son concert Brahms à Montpellier s’est révélé inoubliable.

Chef aux gestes naturel et parfaitement clairs, à l’imagination étourdissante qui professe désormais là où il fut élève depuis ce mois de Juin 2014. Une manière bien à lui d’inviter à le suivre ferme et attentionnée, présent  aux  musiciens presque toujours plus chevronnés que ce jeune homme au sourire taquin dont le regard bleu surprend par sa vivacité. Mais qu’il ouvre une répétition ou que les lumières éteintes il envoie son premier départ, en quelque seconde tous savent que le sérieux  s’installe et l’on suit un maître ! Un garçon qui met la voile pour la tempête comme pour l’envolée magique et la surprise. Il vous embarque au plus loin du talent de chacun et du sien. Une heure ou deux pour   séduire ? Oui, et pour s’attacher l’admiration et la certitude d’avoir découvert un ami avec qui partager une œuvre.

Pour Alain, vous pouvez reprendre mon article sur le Bal masqué de Verdi à Orange (2013) et podcaster le concert Brahms sur France musique en différé.

Pour Nora : souvenir de  Montpellier  le disque Die Rheinnixen, d’Offenbach est paru en 2003, Alors l’œuvre tombée dans l’oubli faisait sourire. Désormais elle est jouée et appréciée ici et là.

Après un disque consacré à Maurice Ravel  et à ses mélodies Histoires naturelles. Voici que paraissent Les Folk Songs ou chants populaires de Luciano Berio, Johannes Brahms, Manuel de Falla, Enrique Granados, Ferdinando Obradors.Manuel de Falla

 

 Une vie au bonheur de la musique .Un échange en permanence fructueux, dont ils souhaitent tous deux qu’il reflète cette vie et leurs deux carrières qui se rejoignent, s’enlacent et s’éloignent le temps d’un ailleurs riche et paisible. Ensemble ils donnent de nombreux concerts aux cours desquels Alain retrouve  la plénitude unique du piano qui les unit. Nora garde  le chant auquel elle a voué sa vie, cette fois en partenaire unique.  Cet arrière  petite fille d’un président de la république du Honduras ; en ligne directe  des Mayas compte d’autres   aïeux  ayant suivis d’anciennes routes d’exil ou de voyages sans fin au fil des rivages illimités.  Alain, de parents arméniens a reçu en héritage une culture polyglotte et le goût de la musique.

Ils ont en eux la curiosité de ces anciennes mélodies que tous chantaient dès l’enfance ici et là jusqu’en Azerbaïdjan et Nora cherche toujours à joindre ceux qui en perpétuent la lecture d’aujourd’hui dans la tradition conservée et enrichie par le temps qui passe.

Voici un choix pour lequel ils ont noués avec d’autres amis tel Gérard Caussé au l’Alto, Raphaël Perraud  violoncelle  la relation élective d’une affinité musicale au délà du temps.

Un enregistrement paru chez Naïve

Nora Gubisch Alain Altinoglu

Folks Songs  



[1] (1988)

[2] CNSM et de danse de Paris

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Hélène Cadouin
dite "AMALTHÉE"

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